La nuit des camisards

Écrit par :

Lionnel Astier, Léodagan dans Kaamelott

Avec :

Sous réserves :

Josée Drevon, Ygerne de Tintagelle dans Kaamelott

Philippe Noël, le maire de Hero Corp

Le spectacle

L'histoire : Nous sommes le 22 juillet 1702, quarante-huit heures avant que n’éclate la guerre des camisards. Catholiques, protestants, nouveaux convertis, abbés, missionnaires, miliciens, prédicants, prophètes, paysans, insoumis, sont « sur les dents ». La région est une poudrière. Peur, révolte, fièvre, excitation sont à leur paroxysme. L’action est imminente.

Le spectacle est joué en extérieur, dans les forêts cévenoles, « déserts » des camisards. Pour y accéder, les spectateurs doivent parcourir quelques centaines de mètres à pieds. Ils sont ensuite invités à s'asseoir à même le sol, dans la nature, avant que le spectacle ne commence.

Prochaines dates :

En été 2012

Interview de Lionnel Astier :

Êtes-vous protestant et en quoi la guerre des Camisards a-t-elle marqué votre histoire ?
Je suis baptisé. Pas pratiquant. La moitié de ma famille était catholique, l'autre protestante. Je m'y suis intéressé étant jeune. C'est peut-être en m'intéressant à cette guerre faite par les gens de mon pays, dans une géographie que je connais, que j'ai pu comprendre d'autres guerres dans le monde, même si chacune est unique.

La question de la liberté de conscience vous travaille-t-elle ?
Elle est importante dans notre monde. Je travaille par exemple sur la piraterie. Dans les Caraïbes, parmi les flibustiers, il y avait des protestants. Il y avait un côté libertaire. Sur l'île de la Tortue, au XVIIe siècle, on a instauré la liberté de culte. La liberté de conscience est une bonne révolte. Il n'y a pas de bonne guerre, mais de bonnes colères.

Vous osez le pari de mêler histoire et fiction. Comment avez-vous travaillé ?
La fiction est mon métier. Je crois en sa vertu. C'est souvent elle qui m'a expliqué la vie. Je n'ai pas fait un travail d'historien ou d'archéologue. J'ai essayé de m'imprégner de sensations. J'ai surtout ressenti cette espèce de peur avant de plonger dans la guerre. Même si on les dit inspirés, il fallait que ces paysans y aillent ! A la base, il y a aussi une commande de Gilbert Rouvière pour le plein air. Cela induit des choses. On est dans la montagne. J'ai voulu qu'il n'y ait que des gens que l'on peut rencontrer en Cévennes, 48 heures avant la mort de l'abbé du Chaila. J'ai gardé ce personnage important, extraordinairement convaincu de son devoir, très coupable parce qu'il a échoué. Ce qui m'a intéressé, c'est raconter ce que ne disent pas les historiens. Quitte à trahir, autant tomber dans la fiction. J'ai essayé de faire un enfant à l'histoire : un objet artistique.

Qui est Bastide, personnage discret mais central, qui laisse entendre que la raison pousse vers l'athéisme ?
Il est totalement imaginaire. Il porte ma voix. Il a de la modernité. Je l'ai rendu absent : il est parti depuis la Révocation. Il n'est pas à la même température. La vie l'a tellement cassé, avec les galères, le fait d'avoir cru femme et fille mortes toutes deux... C'est un homme qui est dans le doute. J'ai trouvé important de mettre dans cette poudrière quelqu'un qui se posait des questions sur l'existence de Dieu et sur la guerre.

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