Vous avez fait des études poussées en physique, ce qui est plutôt éloigné du théâtre. Qu'est-ce qui vous a poussé à aller dans cette voie, plutôt que la recherche ?
Déjà, il faut préciser que je n'ai jamais eu une réelle vocation pour le métier d'ingénieur vers lequel je me dirigeais. Simplement, à 18 ans, je ne savais pas du tout ce que je voulais faire dans la vie, alors comme au lycée je me débrouillais bien dans les matières scientifiques et qu'on me disait qu'"ingénieur, c'était classe", je me suis dirigé dans cette voie en intégrant une école (l'INSA de Lyon), sans savoir en quoi consistait ce métier. D'ailleurs, il n'y a pas un seul métier d'ingénieur : avec un diplôme d'ingénieur, on peut faire plein de choses différentes. Les amis que j'ai conservés de cette époque font des métiers très différents : certains sont dans la recherche, d'autres dans l'enseignement, d'autres en bureaux d'études, d'autres à la production, etc...
Bon. En tous cas, ce n'est qu'une fois rentré dans cette école d'ingénieurs que j'ai commencé à faire du théâtre (je n'en avais jamais fait auparavant), et que j'ai découvert ma réelle vocation. Jusqu'à décider, un an avant l'obtention de mon diplôme que c'était ce que j'allais faire dans la vie. J'ai terminé mes études d'ingénieur, obtenu mon diplôme avant de "bifurquer" et de suivre une formation de comédien.
Quels sont les films ou pièces qui vous ont donné envie de vous lancer dans le métier de comédien ou bien qui vous ont le plus marqué ?
Il n'y a pas réellement de pièces ou de films qui m'ont donné envie de me lancer dans le métier. J’ai plus eu envie de me "lancer" en faisant les choses, plutôt qu'en les regardant.
Par contre, je suis un grand fan (dans le désordre) de : beaucoup de films de Clint Eastwood (Sur la route de Madison, Million Dollar Baby, Mystic River, Un monde presque parfait, Gran Torino, Impitoyable, Honky Tonk Man), de Cyrano de Bergerac (Rappeneau), Kramer contre Kramer, Le Parrain (1,2,3), Amadeus (Milos Forman), Slumdog Millionaire, Trainspotting, plein de comédies anglaises (j'adore l'humour anglais) et j'oublie sans doute plein d'autres choses.
La plupart des personnages de Kaamelott ont un jeu essentiellement basé sur les répliques, tandis que Bohort joue autant sur la parole que sur la gestuelle et les mimiques ; est-ce une directive précise d'Alexandre Astier ou tout simplement votre façon de jouer le personnage (ou de jouer, tout court) ?
Cela ne vient pas d'une directive précise d'Alexandre mais bien de la façon dont j'ai choisi d'interpréter ce personnage, en le rendant très expressif. Je l'ai lu comme un personnage toujours sur le qui-vive, à fleur de peau, inquiet que les choses se passent bien et toujours en écoute sur ce qui se passe autour de lui, d'où peut-être cette expressivité sur le visage. Après, je ne joue pas toujours comme ça : heureusement, sinon mon registre serait un peu limité.