Philippe Blasband, appelé par la mise en place de la prochaine séquence, cède sa place à Anne Girouard, détendue et tout de rose vêtue. Elle joue le fantôme de la mère de Viviane. Nous la rencontrons dans le décor d’une classe colorée dans des tons orangés joyeux.
A.G. : Mais ce n’est pas mon décor principal ! Il se trouve que j’apparais quelquefois dans l’école, mais je suis principalement là quand Viviane est là, puisque je suis le fantôme de sa mère qui meurt au début du film et qui vient lui rendre visite à plusieurs reprises.
Et Viviane est-elle effrayée par le fantôme de sa mère ?
Ah ça oui ! Elle est d’abord terrorisée, elle ne croit pas aux fantômes. Par la suite elle y croit. Le problème, c’est que sa mère lui fait se poser des questions qu’elle n’a pas envie de se poser, elle la met face à elle-même et règle ses comptes.
Le rôle que vous jouez est particulier : vous êtes un fantôme et vous êtes plus jeune que votre fille. Qu’est-ce que cela vous procure comme sentiment ?
C’est très bizarre. Je trouve cela marrant de jouer un fantôme parce qu’on ne voit cela que dans les films ou dans les livres. C’est très agréable de jouer quelque chose qui n’existe pas. Et puis, le hasard a voulu que je sois réellement enceinte pour la première fois sur le tournage, j’expérimente donc la maternité dans le film et dans ma vie, c’est assez étrange, mais c’est drôle.
Le fait de jouer un rôle de mère vous fait-il réfléchir à propos de l’éducation de votre propre enfant ?
Oui bien sûr, mais j’espère que ma relation avec mon enfant sera plus paisible que dans le film ! La base du film, c’est que Viviane et sa mère se sont loupées. Mon personnage quitte le foyer conjugal alors que Viviane est très jeune, et elles se revoient pour la première fois plus de dix ans plus tard, quand Viviane est adolescente. L’une en veut à l’autre parce qu’elle est partie, et l’autre lui en veut parce qu’elle n’a rien fait pour la retrouver. J’espère que ma relation avec mon enfant sera plus épanouie !
Comment s’est passé votre rencontre avec Philippe Blasband ?
Je l’ai rencontré, il y a un peu plus d’un an. Il m’avait vu jouer à la télévision et il m’a proposé ce rôle en me disant qu’on devrait faire des essais. J’ai tout de suite apprécié le rôle donc j’ai fait les essais et apparemment ça lui a plu. Pendant un an, j’ai attendu avec impatience de pouvoir jouer ce rôle.
Dans le film, c’est la relation mère/fille qui est mise en avant, plus que le caractère des personnages. On est vraiment centré sur la relation entre les personnes. Est-ce que cela a demandé un travail de préparation particulier ?
La matière, on l’a forcément. On a toutes eu une maman et une relation avec elle, et on a toutes un potentiel de maternité. C’est un travail à aborder avec soi-même, sans avoir besoin de préparation particulière. Il y a quelque chose d’universel, mais c’est une histoire spécifique avec des problèmes spécifiques, donc le plus dur était d’entrer dans cette spécificité et de raconter cette histoire particulière.
C’est votre premier tournage en Belgique ?
Tout à fait, et j’en suis très contente. J’ai déjà joué au théâtre à Mons, mais c’est mon premier tournage en Belgique. J’en suis ravie parce que je trouve que l’ambiance est super et que les gens sont formidables. Chaque personne est très compétente, quel que soit son poste.